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07 janvier 2021
Temps de lecture : 2 minutes

Piste potentielle pour un nouveau traitement du diabète de type 2

Photo: Steve Buissinne @ Pixabay

Pour son édition 2020, notre dossier des Découvertes de l’année s’offre une cure de jeunesse! En plus des textes réguliers de nos journalistes, nous avons demandé à des élèves de la quatrième année du secondaire du Collège Sainte-Anne de Lachine de nous présenter à leur façon les découvertes primées.
La science d’ici vue par les jeunes d’ici!

Une équipe de chercheurs de l’Université Laval a identifié des bactéries qui provoquent une résistance à l’insuline à des endroits inattendus dans les organes des diabétiques de type 2. La possibilité de développer de nouveaux médicaments contre ces bactéries se pointe à l’horizon.

Dans nos intestins se cachent des centaines de milliards de minuscules bactéries qui nous rendent plusieurs services. Elles collaborent, entre autres, à notre digestion et servent de premier rempart face aux invasions par des microorganismes pathogènes. Par contre, il y existe certaines bactéries qui peuvent nuire à notre organisme.

Pendant trois ans, André Marette et son équipe à l’Université Laval ont tenté de retrouver des bactéries ou fragments de bactéries échappées de la flore intestinale dans le corps de patients diabétiques. Et ils les ont trouvées dans différents tissus. «C’est la première fois qu’on rapportait la présence de bactéries dans des tissus adipeux et dans le foie d’individus obèses […] on ne l’avait jamais fait chez des humains avant», explique André Marette.

Ces bactéries clandestines pourraient, selon les chercheurs, être la source du diabète de type 2, soit l’incapacité du corps à sécréter l’insuline en quantité suffisante ou le mauvais usage de celle-ci.

Ils ont découvert que chez les personnes obèses, des bactéries qui vivent normalement dans l’intestin parviennent à traverser la barrière intestinale, car cette dernière est affaiblie.

Mais comment tout cela est-il lié au développement du diabète? En fait, certaines de ces bactéries sont nocives, et c’est pourquoi, lorsqu’elles se retrouvent dans un organe, le corps cherche à s’en débarrasser à l’aide de certaines cellules du système immunitaire, par exemple des lymphocytes T et les neutrophiles. Une inflammation chronique se développe alors dans l’organe, causée par l’action de ces agents immunitaires. Dans ces organes, cette inflammation entraîne une résistance à l’insuline, un symptôme du prédiabète.

Pour réaliser cet exploit, l’équipe de chercheurs a prélevé des échantillons de tissus chez des patients souffrant d’obésité morbide, mais non diabétiques, ainsi que chez des personnes souffrant d’obésité morbide et de diabète de type 2, puis ils les ont comparés. Les échantillons, récoltés lors de chirurgies bariatriques (une opération pour provoquer une perte de poids), provenaient du foie, du sang et de tissus graisseux au niveau de l’abdomen.

« La dysbiose intestinale (débalancement des bactéries dans l’intestin) cause de l’inflammation chronique, qui rend éventuellement résistant à l’insuline, ou l’insuline n’agit plus de façon normale, explique André Marette. À ce moment-là, on devient graduellement diabétique, parce que quand l’insuline ne fonctionne pas bien, le glucose s’accumule dans le sang et c’est le diagnostic du diabète. »

Des avancées qui donnent une piste concrète pour trouver de nouveaux remèdes à cette maladie dévastatrice…

 

Auteurs: Katy Kilow, Solomon Mao, Laura Chen, Julian Ma, Wentao Jia, Yvonne Hou

 

Lisez la présentation de cette découverte par l’équipe de Québec Science.

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