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Que nous dit la littérature scientifique quant à la représentation des groupes minoritaires au sein du milieu environnemental?
L’année 2020 a été celle de la pandémie, mais aussi celle des questions relatives aux inégalités raciales. Étant né au Québec d’un père haïtien et d’une mère québécoise, je ne suis pas resté indifférent à ces débats, qui m’ont fait réfléchir à mes parcours universitaire et professionnel dans le milieu environnemental à titre de membre d’une minorité visible.
J’ai souvent eu le sentiment d’être le « mouton noir » du groupe. En effet, à quelques exceptions près, la diversité n’était pas la force des équipes dont j’ai fait partie. En ai-je souffert ? Ai-je vécu de la discrimination ? Pour être franc, je ne crois pas… même s’il m’est arrivé de me demander si je n’avais pas acquis, voire intégré au fil des ans, des réflexes protecteurs me prémunissant contre une telle réalité.
Mais au-delà de mon expérience personnelle, que nous dit la littérature scientifique quant à la représentation des groupes minoritaires au sein du milieu environnemental ?
Dans un commentaire paru en 2014 dans la revue Nature , des chercheurs ont rappelé que seulement 11 % de la communauté scientifique climatique et environnementale sont composés de gens des minorités ethniques. Or, cette critique survenait peu après la publication d’un volumineux rapport