La professeure Maïka Sondarjee critique sévèrement les relations internationales et le développement. Mais elle passe aussi à l’action pour réduire les inégalités.
À la loterie de la vie, Maïka Sondarjee a pigé le bon numéro. Pourtant, il aurait pu en être autrement pour la professeure adjointe de l’École de développement international et mondialisation de l’Université d’Ottawa. Dès les premières pages de son essai Perdre le Sud : décoloniser la solidarité internationale , paru en août dernier, elle rend hommage à sa grand-mère originaire de Madagascar.
Mariée à 14 ans, celle-ci a travaillé dur pour élever ses 13 enfants, dont plusieurs ont immigré au Canada. «Mon père est arrivé au Québec à 17 ans. Si je compare ma situation avec la sienne, j’ai eu une vie plus facile, n’ayant jamais subi de racisme ou de préjudices raciaux contrairement à lui », raconte-t-elle.
Cette prise de conscience, survenue assez tôt dans son parcours, lui a ouvert les yeux sur les inégalités extrêmes entre habitants du Nord et ceux du Sud. Surtout, elle a pavé la voie à ses recherches qui portent notamment sur les pratiques d’autonomisation des femmes en Inde, le complexe du sauveur blanc en développement international et les politiques étrangères féministes.
«Je ne comprends pas pourquoi notre solidarité devrait s’arrêter à nos semblables, à nos compatriotes.