Tricheur, profiteur, furtif : le virus à l’origine de la pandémie de COVID-19 mérite fort bien son titre d’ennemi public numéro un.
« Est-ce que ça va me coûter cher ?» Quelques heures après son arrivée au prestigieux hôtel Le Concorde, Pauline Verret avait une seule préoccupation, émouvante de candeur : la facture qu’elle craignait à tort qu’on lui envoie. Elle avait beau avoir reçu la veille un résultat positif au test de dépistage de la COVID-19, la nonagénaire au tempérament enjoué ne comprenait pas encore tout à fait pourquoi elle avait déménagé à cet étage de l’établissement du centre-ville de Québec transformé en centre de convalescence.
Du 15 e étage, elle profitait d’une vue imprenable sur « l’accent d’Amérique ». Un décor absurde pour mener une rude bataille contre le SRAS-CoV-2, qui, à ce moment-là, à la fin de novembre 2020, avait déjà fauché la vie de près de 1,5 million de personnes dans le monde. Aidée d’une armée de combattants en scaphandre, M me Verret allait devoir ici faire mentir les statistiques et renverser un pronostic qui lui était défavorable ; près des trois quarts des décès causés par la COVID-19 surviennent chez des patients de plus de 80 ans, selon des données de l’Institut national de santé publique du Québec.