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02 avril 2021
Temps de lecture : 4 minutes

Big Pharma: les racines de la méfiance

Image: Jukka Niittymaa/Pixabay

S’il est si facile pour les conspirationnistes d’agiter « Big Pharma » comme un épouvantail, c’est d’abord la faute à l’industrie, qui a de réels torts. Sauf que ce n’est ni tout noir, ni tout blanc.

Dans les années 1950, l’industrie pharmaceutique suscitait respect et admiration, notamment avec l’arrivée de la pénicilline, puis du développement d’autres antibiotiques, ainsi qu’avec le succès des vaccins, dont celui contre la polio.

Puis le vent a tourné, et les histoires d’horreur ont commencé à faire surface, à commencer par celle de la thalidomide . Ce médicament était prescrit à la fin des années 1950 aux femmes enceintes afin de réduire leurs nausées, mais il a été retiré quelques années plus tard après qu’on ait découvert qu’il entraînait de sévères malformations congénitales. Plusieurs autres bavures ont par la suite fait les manchettes, dont des exemples récents tel que le Vioxx, un anti-inflammatoire qui augmentait les risques d’accidents cardiovasculaires.

De ce glissement a émergé le surnom péjoratif « Big Pharma » , désignant de façon abstraite les entreprises pharmaceutiques, ainsi que les agences gouvernementales chargées d’approuver les médicaments, qui collaboreraient dans un dessein malintentionné.

Or, malgré les exemples avérés d’abus de l’industrie, les théories du complot dérivent généralement vers des constructions « complètement farfelues », relève Gerald Posner, journaliste d’enquête et auteur du livre Pharma , paru l’an dernier.

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