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Pfizer a annoncé qu’une troisième dose sera probablement ajoutée au régime vaccinal contre la COVID-19.
Le dirigeant de Pfizer, Albert Bourla, a indiqué récemment qu’une troisième dose du vaccin produit par l’entreprise sera possiblement nécessaire de 6 à 12 mois après avoir reçu la deuxième.
Cette idée résulte des études de laboratoire sur l’évolution des variants préoccupants du virus SRAS-CoV-2. «Il est important d’avoir la technologie vaccinale qui nous permettra à la fois d’administrer des doses de rappel, si nécessaire, et de faire face aux changements qui pourraient survenir si la protéine S d’un variant du SRAS-CoV-2 échappait à la protection conférée par le BNT162b2 [le vaccin] contre la COVID-19, indique la directrice des affaires corporatives de Pfizer Canada, Christina Antoniou. Bien que nos études de laboratoire n’aient fourni aucune preuve que la protection procurée par notre vaccin se trouve réduite par les variants, nous prenons des mesures afin d’être prêts advenant qu’une souche soit résistante.»
De plus, l’une des scientifiques ayant participé à l’élaboration du vaccin Pfizer-BioNTech, Özlem Türeci, s’attend à ce que l’immunité induite par le vaccin contre le virus diminue avec le temps. Moderna et Sinopharm procèdent aussi à l’étude de la nécessité d’une troisième dose.
Cette troisième dose serait-elle nécessaire pour tous? «On commence à voir une petite diminution [de l’immunité], surtout chez les personnes très âgées ou malades qui ont une réponse immunitaire déjà beaucoup plus faible, mentionne Alain Lamarre, professeur en virologie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Dans ces populations, on voit réapparaître des cas d’infection après une dose, donc ça démontre que l’immunité diminue graduellement. Est-ce que la troisième dose sera ciblée pour certaines populations? On ne le sait pas encore, mais c’est envisageable.»
Vacciné contre la COVID-19 chaque année?
Des experts signalent qu’il pourrait y avoir un régime semblable à celui de la grippe, avec une vaccination annuelle selon les souches en circulation. Alain Lamarre estime ce scénario réaliste en se basant sur l’expérience acquise sur les coronavirus du rhume. «On sait que l’immunité contre les coronavirus du rhume n’est pas suffisante pour nous protéger année après année. On suppose que ça pourrait aussi être le cas pour l’immunité contre le SRAS-CoV-2», dit le chercheur.
Il souligne que le virus pourrait rester avec nous encore très longtemps, vu l’ampleur de la pandémie. «Avant que tout le monde soit vacciné et que l’immunité soit suffisamment grande à l’échelle planétaire, il est peu probable qu’on arrive à éliminer ce virus-là.»
Lors de la conférence de presse du 22 avril, le directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda, semblait envisager tous les scénarios et rappelait que les pays où les taux de vaccination sont très faibles constituent un environnement propice où «de nouvelles souches vont émerger et finir par nous rattraper». Le variant préoccupant qui sévit en Inde vient notamment d’arriver au Québec.