Devant nos échecs et nos souffrances, nous sommes nombreux à sombrer dans la critique et la rumination. Des chercheurs affirment que nous ferions mieux de nous traiter aux petits oignons.
Noémie Carbonneau ne s’est pas encore complètement remise d’un exercice qu’elle a proposé dans le cours de psychologie positive qu’elle donne à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Pour s’assurer que ses étudiants avaient bien compris le concept d’« autocompassion », elle leur a demandé de s’écrire une lettre au sujet d’un échec vécu ou d’une erreur commise. « Mon Dieu, c’était tellement émouvant de lire leurs messages ! Je me sentais quasiment mal d’avoir accès à ces réflexions… » Mais elle devait bien les noter !
Il faut savoir que la compétition est forte au baccalauréat en psychologie : ceux qui désirent devenir psychologues doivent absolument être acceptés au doctorat, où les places sont limitées. Pas étonnant, donc, que plusieurs lettres aient décrit des ratés scolaires, tandis que d’autres relataient une épreuve sportive ou un processus d’embauche. Dans leurs écrits, les étudiants s’accordaient le droit de vivre de la colère, se félicitaient d’être sortis de leur zone de confort, se rappelaient qu’ils sont dans le même bateau que plusieurs autres…