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09 novembre 2021
Temps de lecture : 3 minutes

Un détecteur de neutrinos installé au fond du lac Baïkal

Le lac Baïkal fait 1 700 m de profondeur et serait le plus ancien sur Terre (25 millions d’années). Image: Baikal-GVD Collaboration

Immergé dans le lac Baïkal, un détecteur tentera d’intercepter des particules «fantômes» : les neutrinos cosmiques.

Chaque hiver depuis 2015, le lac Baïkal, situé au sud-est de la Sibérie, en Russie, est le théâtre d’une étrange opération. Une équipe de scientifiques creuse des trous au milieu de l’étendue gelée, à quatre kilomètres des côtes, et plonge une à une, à l’aide de câbles, des dizaines de sphères au fond de l’eau.

Schéma du détecteur. Source: INR

Si l’opération a des airs de pêche sur glace, il n’en est rien : on construit ici, très patiemment, le plus grand détecteur de neutrinos de l’hémisphère Nord. Appelé Baïkal-GVD (pour Gigaton Volume Detector), ce télescope est constitué de globes optiques accrochés le long de cordes verticales qui s’étirent dans les eaux glaciales entre 600 et 1 300 m de profondeur. Ces lignes de 36 modules sont elles-mêmes regroupées par 8 sous forme de « grappes », qui confèrent à l’ensemble l’allure d’une méduse géante. « L’installation couvre un volume de 0,4 km 3 . Nous espérons atteindre 1 km 3 d’ici 2027 », explique Grigori V. Domogatsky, de l’Institut de recherche nucléaire de Moscou, qui travaille sur le projet depuis 40 ans. À terme, l’ensemble formera un immense filet en trois dimensions destiné à « attraper » les particules cosmiques les plus insaisissables qui soient : les neutrinos.

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