Après des décennies de bannissement, les substances psychédéliques renaissent de leurs cendres. Elles pourraient devenir un outil précieux pour soulager ceux et celles qui souffrent d’anxiété et de dépression.
Dès les premières minutes, l’anxiété de Thomas Hartle s’est envolée. Elle a laissé place à un sentiment de sérénité, à des paysages mentaux et des motifs apaisants, ondulant au gré de la musique diffusée par ses écouteurs. « Ma conscience est devenue ces paysages ; à ce moment-là, ils représentaient toute mon existence. Il n’y avait plus de place pour la tristesse ni pour la douleur », se souvient-il. Ce jour d’août 2020, l’homme s’est laissé porter par son voyage psychédélique, déclenché par la prise de champignons hallucinogènes. Et pendant les mois qui ont suivi, Thomas Hartle s’est senti revivre. « Après le trip , j’ai enfin pu ressentir de la joie, apprécier le moment présent, sans que les pensées négatives m’envahissent. »
Des pensées négatives, ce cinquantenaire de Saskatoon a des raisons d’en avoir. Atteint d’un cancer du côlon depuis 2016, il s’apprêtait, au moment où il nous a parlé, à subir sa 59 e séquence de chimiothérapie. « Comme mon cancer est très difficile à détecter par imagerie, les médecins ne peuvent pas me dire où j’en suis. C’est cette incertitude qui est terrible. »