L’impatiente du cap, qui pousse en sol québécois, produit des fleurs cléistogames (non présentes sur la photo). Image: Simon Joly
Il n’y a pas que le physique qui compte, même pour les fleurs. Deux chercheurs montréalais ont validé une hypothèse avancée par Darwin il y a plus de 150 ans.
Pour assurer leur succès reproducteur, certaines plantes à fleurs sacrifient la beauté pour l’efficacité, ou, du moins, en partie. Ces plantes, dites cléistogames, produisent deux sortes de fleurs : les classiques — celles qui sentent bon et qu’on admire à la belle saison — et les autres, des « avortons » qui ne s’ouvrent jamais. Ces fleurs passent inaperçues aux yeux non seulement des humains, mais aussi des pollinisateurs. Et pour cause : elles sont destinées à s’autoféconder.
Une hypothèse propose que cette cléistogamie se trouverait surtout chez les plantes dont les fleurs possèdent un seul axe de symétrie ; gauche-droite, par exemple, comme chez les orchidées. Pareil postulat avait été formulé à l’époque par nul autre que Charles Darwin… et a été validé plus de 150 ans plus tard par deux chercheurs montréalais : Simon Joly, affilié au jardin botanique de Montréal et à l’Université de Montréal, et son confrère Daniel Schoen, de l’Université McGill.