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Les arbres communiquent entre eux grâce à un vaste réseau souterrain de champignons interconnectés.
Rappelle-toi ta dernière promenade en forêt. Des arbres à perte de vue, des brindilles qui craquent sous tes pas, le vent dans les branches… Tu pourrais même croire que les arbres chuchotent entre eux ! Mais, s’ils ne parlent pas, les arbres peuvent quand même communiquer… via les champignons sous terre !
Les arbres entretiennent une relation particulière avec les champignons de la forêt : c’est la symbiose. On parle de symbiose lorsque deux espèces différentes vivent ensemble et partagent des ressources communes. Dans le cas des arbres et des champignons, c’est donnant-donnant : les arbres fournissent aux champignons des sucres qu’ils produisent grâce à la photosynthèse, tandis que les champignons puisent dans le sol des nutriments (comme l’azote ou le phosphore), qu’ils partagent avec les arbres.
Comment les champignons et les arbres font-ils ce “troc” ? Tout se passe sous terre. Ce qu’on appelle couramment “champignon” (avec son pied et son chapeau) n’est en fait que la partie visible de cet organisme essentiellement souterrain, qui n’est ni animal ni végétal. Il est constitué d’un vaste réseau de filaments ultrafins appelé mycélium, qui s’étend sous le sol et enveloppe les racines des arbres. En forêt, ce réseau est si dense que sous un seul de tes pas, on trouve plusieurs centaines de kilomètres de ces filaments minuscules ! Le mycélium d’un même champignon peut être connecté aux racines de dizaines d’arbres différents.
Et les arbres utilisent ce réseau pour interagir entre eux ! Par exemple, un arbre malade reçoit plus de sucres et de nutriments de la part de ses voisins, à travers ce réseau. D’autres substances circulent également, comme du carbone, de l’eau, des signaux de défense, des hormones… Un arbre attaqué par des insectes prévient ainsi les autres du danger. Les plus vieux arbres de la forêt sont les plus connectés au sein du réseau : ils s’en servent pour aider de jeunes arbres à grandir, ou même pour empêcher la croissance de certains voisins indésirables.
Il y a aussi des cas où les arbres s’échangent des informations sans l’intermédiaire des champignons, par contacts racinaires directs, et parfois même entre des espèces différentes.
Une forêt, c’est donc bien plus que quelques arbres qui poussent côte à côte : c’est un vaste système complexe et connecté – et qui n’a pas fini de dévoiler tous ses secrets !