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Une vaste étude canadienne confirme que la déprescription de médicaments est à la fois efficace et sécuritaire.
Une pilule, une petite granule, un comprimé, un cachet. Une pharmacie bien garnie, peut-être même trop. Les Québécois, surtout les plus âgés aux prises avec des maladies chroniques comme le diabète et l’hypertension, consomment une pléthore de médicaments. Cet usage simultané de plusieurs substances pharmacologiques a un nom : la polypharmacie. Et selon de nombreux experts, dont ceux de l’Organisation mondiale de la santé, ce bar ouvert ne représente rien de moins qu’une crise de santé publique dans les pays développés.
« On estime que près de 90 % des résidents des CHSLD consomment cinq médicaments ou plus par jour. Chez les personnes de 65 ans et plus dans la communauté, on parle d’environ 50 % », affirme Émilie Bortolussi-Courval, doctorante en médecine expérimentale à l’Université McGill et coauteure d’une vaste étude canadienne sur la déprescription de médicaments, l’antidote à la polypharmacie. L’article a été publié à la mi-janvier dans les pages du JAMA Internal Medicine .
En plus de ne pas toujours être nécessaire, la consommation de nombreux médicaments cause parfois plus de tort que de bien. Certaines interactions bien connues, comme celles entre plusieurs classes de psychotropes, peuvent même s’avérer nuisibles et entraîner des visites à la salle des urgences, des hospitalisations, voire des décès prématurés.