Image: Daina Taimina
Après les grands-mères et les mordus du fait main, c’est au tour des mathématiciens de s’intéresser au tricot, une maille à la fois.
Une balle de laine n’est, au fond, qu’un long bout de fil. Mais sous l’impulsion des aiguilles des adeptes du tricot ou des machines industrielles qui produisent la majorité de nos vêtements, elle prend une forme nouvelle et devient élastique. Comment expliquer cela ?
La professeure Elisabetta Matsumoto, de l’Institut de technologie de Géorgie, aux États-Unis, et son équipe travaillent à décrire les points de tricot de façon mathématique. Pour ce faire, elles recourent à la théorie des nœuds, et leurs travaux pourraient ouvrir la voie à de nouveaux matériaux.
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Image: Elisabetta Matsumoto
Québec Science : Les mathématiciens ont-ils toujours été intéressés par le tricot ?
Elisabetta Matsumoto : C’est très récent. C’est le genre de matériau que les mathématiciens ont longtemps tenu pour acquis parce qu’il n’est pas produit en laboratoire, contrairement aux supraconducteurs par exemple.
Mais ça change. De plus en plus de chercheurs se penchent sur des objets du quotidien. Comme la croissance d’une plante sur le bord de leur fenêtre ! C’est facile d’ignorer ces éléments, même s’ils demeurent incroyables. Ils nous impressionnent d’ailleurs quand nous sommes enfants, mais nous perdons cette capacité d’émerveillement en vieillissant… Pourtant, ils peuvent être une source d’inspiration.