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23 janvier 2022
Temps de lecture : 2 minutes

Un plan B pour les plantes !

Photo: OksanaAkhtanina @ depositphotos.com

Pour son édition 2021, notre dossier des Découvertes de l’année offre une place aux jeunes! En plus des textes réguliers de nos journalistes, nous avons demandé à des élèves de la quatrième année du secondaire du Collège Sainte-Anne de Lachine de nous présenter à leur façon les découvertes primées.
La science d’ici vue par les jeunes d’ici!

Pour les pollinisateurs, certaines fleurs sont moins attirantes que d’autres. Qu’à cela ne tienne, certaines plantes produisent des petites fleurs sans intérêt qui peuvent s’autoféconder. Darwin l’avait prédit; des chercheurs de l’Université McGill et de l’Université de Montréal l’ont prouvé.

En 2020, les scientifiques Simon Joly et Daniel Schoen ont testé une des nombreuses hypothèses avancées par Charles Darwin, le célèbre père de la théorie de l’évolution par sélection naturelle. Il avait postulé que la cléistogamie, c’est-à-dire la préférence chez certaines plantes à se reproduire par autopollinisation à l’aide de fleurs qui ne s’ouvrent pas, est plus fréquente chez les fleurs ayant une symétrie bilatérale, comme les orchidées, que chez les fleurs avec une symétrie radiale, comme les roses. Les chercheurs ont démontré que Darwin avait vu juste!

Pour bien saisir la teneur de cette découverte, il faut comprendre la reproduction d’une fleur.  La clé de la reproduction chez les plantes est le transport du pollen d’une fleur vers une autre pour la féconder. Ce transport est souvent assuré par des pollinisateurs, comme des insectes ou des oiseaux. Mais certaines fleurs ont une symétrie bilatérale et sont petites, et donc sont moins attirantes aux yeux des pollinisateurs que celles ayant une symétrie radiale, comme les marguerites. Si la fleur n’attire pas suffisamment les pollinisateurs, elle ne peut pas se reproduire. À cause de cela, certaines espèces ont donc évolué  vers la cléistogamie, c’est-à-dire qu’elles se fécondent elles-mêmes.

« Si on n’a pas de pollinisateurs, on n’a pas de reproduction, et donc justement il y a un avantage à avoir des fleurs cléistogames», explique Simon Joly. Pour vérifier l’hypothèse de Darwin, les deux chercheurs ont créé une base de données contenant de l’information sur plus de 3000 espèces de plantes à fleurs! À partir de cette base de données, ils ont pu confirmer l’hypothèse et constater que, « par le fruit du hasard » comme le dit Simon Joly, les plantes à fleurs dont la symétrie est bilatérale ont évolué vers la cléistogamie quatre fois plus souvent que celles dont la symétrie est radiale.

Cette découverte pourrait aider les scientifiques à prédire comment les plantes réagissent face au réchauffement climatique. Elle pourrait aussi aider les agriculteurs dans le futur, qui seront confrontés à la rareté des pollinisateurs.

« Aujourd’hui, en agriculture, on voit que les pollinisateurs sont en déclin. Il y a beaucoup de cultures qui ont des problèmes de pollinisation, de fécondation. Souvent les agriculteurs doivent louer des ruches, » fait remarquer Simon Joly. Le cas du bleuet est un bon exemple. Dans le futur, les scientifiques arriveront possiblement à modifier génétiquement l’espèce pour qu’elle se reproduise par cléistogamie, afin d’éviter une diminution des récoltes. La stratégie pourrait aussi s’appliquer aux OGM: il y a une crainte que ceux-ci se propagent dans l’environnement, mais s’ils se reproduisent par autofécondation, les chances de propagation sont extrêmement basses.

 

Auteurs: François-Xavier Blanchet Sainte-Marie, Adrienne Szendrei, Nayla Loutfi, Lia Leblanc, Noah Strati Mackenzie, Amanda Guang et Maximilien Lafrenière

 

Lisez la présentation de cette découverte par l’équipe de Québec Science.

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