Carte des îles britanniques montrant en vert la concentration des noms de lieux finissant en -by. (Helen McKenzie)
Les archéologues s’intéressent aux objets fabriqués et utilisés par nos ancêtres. Mais les noms des lieux peuvent aussi servir à reconstituer une partie du passé.
Les noms de ta ville et de ta région sont plus que des noms – ce sont des enregistrements historiques faits par ceux et celles qui ont donné ces noms. Il y a des raisons historiques derrière ces noms. Et plus un pays a une histoire profonde, plus ces noms fournissent des informations lointaines.
En examinant certains des toponymes les plus courants, une archéologue a réussi à révéler « l’histoire profonde » de la Grande-Bretagne, pays où les Danois, les Gallois et les Anglo-Saxons ont apposé leur nom sur la terre. Elle a décortiqué les noms de lieux britanniques pour examiner la fréquence de certains de leurs constituants les plus courants. Ils révèlent une histoire cachée à la vue de tous, sur d’innombrables panneaux de signalisation à travers le Royaume-Uni.
Prends le suffixe -by (ou -bie). C’est l’un des plus courants dans les noms de lieux en Angleterre, mais aussi en Écosse et au Pays de Galles. Des exemples familiers incluent Grimsby et Whitby, sur la côte de la mer du Nord ; Derby à l’intérieur des terres, Formby sur la côte de la mer d’Irlande et Lockerbie en Écosse.
En vieux norrois, une langue scandinave médiévale, by signifiait une ferme ou un village. Comme le montre la carte qui illustre cet article, le suffixe est plus répandu dans la région autour du Humber et dans le nord de l’Angleterre en général. C’est le cœur de ce qui était autrefois connu sous le nom de Danelaw, une grande partie du nord et de l’est de l’Angleterre qui a été sous domination norvégienne pendant environ 80 ans, jusqu’à l’expulsion d’Éric 1er de Norvège, en l’an 954.
Mais by se retrouve également au Pays de Galles, aussi loin au sud que les Cornouailles et aussi haut au nord que le centre de l’Écosse – un témoignage de l’ampleur des conquêtes scandinaves en Grande-Bretagne.
Tun est un vieux mot anglais pour clôture, qui est devenu ton pour désigner la « ville », comme dans Bolton, Everton, Preston et Warrington. L’exemple le plus célèbre du monde est peut-être Washington : le nom de la capitale américaine vient du premier président du pays, George Washington. Mais son nom à lui provenait d’une ville éponyme du nord de l’Angleterre. Son nom, à son tour, tire probablement son origine de Hwæsingatūn, le domaine (tūn) des descendants (inga) de Hwæsa – un vieux prénom anglais qui signifie « gerbe de blé ».
Penses-y, si tu visites un jour la capitale américaine.