Quel est le rêve (ou le cauchemar) qui se dessine derrière le métavers dont on assistera bientôt à l’essor ? Nous vous proposons ici une courte anticipation.
Son réveil-matin sonne. Aurélie ouvre les yeux et son premier geste, un réflexe, est de mettre ses lunettes. Alors qu’elle s’étire dans son lit, encore engourdie de sommeil, la lentille numérise son iris. Son identité confirmée, Ivy, l’assistante intelligente du métavers, lui souhaite la bienvenue. Dehors, de lourds nuages pèsent sur Montréal.
− Ivy, mets l’ambiance californienne s’il te plaît.
Immédiatement, les fenêtres de son logement se couvrent d’une belle lumière dorée. En passant devant l’une d’elles pour aller se servir un café, Aurélie aperçoit la plage et le quai de Santa Monica, alors que les quelques enceintes acoustiques réparties dans l’appartement font entendre le bruit que feraient les vagues derrière les vitres. L’illusion n’est pas parfaite, mais suffisante pour lui faire oublier la grisaille de ce mois de novembre.
Mis à part quelques meubles et un vélo stationnaire de location, le studio d’Aurélie est vide. Elle est à Montréal pour quelques semaines seulement. Ensuite, ce sera Vancouver pour un mois ou deux, puis l’Asie du Sud-Est. Son travail dans une grande firme d’architecture française lui donne la liberté de travailler à distance et de voyager, tant qu’elle s’accommode des fuseaux horaires.