Nous ne pouvons continuellement gérer nos actions climatiques à coups de crises.
Après deux ans d’une pandémie épuisante, voilà que − au moment d’écrire ces lignes − la guerre en Ukraine déclenchée par Vladimir Poutine vient nous accabler. Tout cela au milieu d’une série de rapports tout aussi accablants présentés, au cours de la dernière année, par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat… Un cocktail qui fait planer de nouvelles incertitudes quant à l’avenir de l’humanité.
Plusieurs experts estiment que ces crises sont intimement liées et représentent différentes facettes d’une même problématique : celle de notre soif d’énergies fossiles et de notre consommation effrénée.
Rappelons que Moscou est le premier fournisseur d’hydrocarbures de l’Union européenne (45 % du gaz importé par l’Europe venait de Russie en 2021). En réduisant les importations d’hydrocarbures pour couper les vivres à Vladimir Poutine, les Européens scient en quelque sorte la branche énergétique sur laquelle ils sont assis…
Ce qui fait dire à certains analystes que nous sommes à la croisée des chemins. D’un côté, il s’agirait de l’électrochoc nécessaire pour accélérer la transition énergétique, en s’affranchissant plus vite que prévu des énergies fossiles, ce que l’Union européenne , et principalement l’Allemagne, envisage. De l’autre, il y a le risque d’opter, à court terme, pour des investissements massifs dans les infrastructures et projets d’exploitation