Le cas Lyssenko est une leçon importante de l’histoire pour comprendre les effets néfastes du mélange de la science avec des idéologies politiques. Les recherches scientifiques perdent alors leur objectivité et cela peut avoir des conséquences désastreuses.
As-tu déjà entendu parler de Trofim Lyssenko ? Probablement pas… Alors que ce scientifique est probablement responsable de la mort de millions de personnes au 20e siècle ! Que s’est-il passé ?
Revenons en arrière. Nous sommes dans les années 1920, en URSS, c’est-à-dire l’Union des républiques socialistes soviétiques, un grand pays maintenant dissout qui comptaient plusieurs républiques, dont la Russie. Joseph Staline est au pouvoir. Le régime communiste en place prône une économie entièrement contrôlée par l’État. Notamment, les terres agricoles sont regroupées en exploitations collectives dans l’objectif de moderniser l’agriculture. Après une série de mauvaises récoltes, la famine commence à s’étendre.
C’est ici qu’intervient Trofim Lyssenko. Biologiste et agronome, il met au point une « technique » pour permettre aux cultures de survivre au froid qui fait rage dans l’empire soviétique : la vernalisation. Elle consiste à exposer les graines et les jeunes plants au froid pour favoriser leur adaptation au milieu dans lequel ils grandissent. Selon lui, cette technique permettrait de quadrupler le rendement agricole des cultures. Tu t’en doutes : c’est de la pseudoscience (de la foutaise).
Mais cette technique s’oppose à la sélection génétique utilisée dans l’agriculture occidentale. Comme tout ce qui vient de l’Occident est rejeté par le parti communiste au pouvoir à cette époque, la vernalisation de Lyssenko est privilégiée et la sélection génétique est écartée. Et cela, pour des raisons idéologiques, sans prendre en compte l’efficacité des différentes méthodes agricoles.
C’est ainsi que Lyssenko gagne la confiance de Staline et monte les échelons du pouvoir. Il devient même un véritable héros de l’Union soviétique ! Pourtant, cette technique n’a pas l’efficacité que l’agronome le laisse entendre. Il aurait même truqué ses expériences et montré de faux résultats. On a quand même appliqué la méthode, et faute de récoltes, des millions de personnes sont mortes de faim…
Que pouvons-nous retenir de cette histoire ? La démarche scientifique nécessite la plus grande objectivité possible. Lorsque l’idéologie et la politique se mêlent à la science, l’interprétation des résultats est alors erronée et on obtient un raisonnement scientifiquement faux. Et cela peut tuer des gens.