Quelques images du concours La preuve par l’image, organisé par l’Acfas.
Les 20 images du concours La preuve par l’image suscitent curiosité, émerveillement ou étonnement. La science est décidément fascinante!
Les images réalisées par les scientifiques donnent un accès privilégié à leur domaine de recherche. Les 20 finalistes de cette 13e édition du concours La preuve par l’image, organisé par l’Acfas, permettent ainsi d’explorer le monde racinaire des peupliers d’Abitibi, de découvrir le développement neuronal du poisson-zèbre et de plonger dans l’eau afin d’examiner une algue brune.
Pour Denise Chabot, microscopiste au Centre de recherche et de développement d’Ottawa, la photographie et la couleur s’avèrent thérapeutiques! On comprend tout de suite ce qu’elle veut dire quand on regarde la photo qu’elle a soumise au concours, intitulée Rosette d’Arabette.

Rosette d’Arabette de Denise Chabot.
Il s’agit d’un montage à partir de plusieurs images de feuilles d’Arabidopsis thaliana, une plante abondamment utilisée en science. Son cycle de vie très court en fait une plante modèle idéale. Elle est aussi connue sous le nom d’Arabette des dames.
« Sur l’image, on voit des cotylédons, qui sont les premières feuilles à apparaître lorsqu’une graine germe, indique Denise Chabot. J’ai accumulé plusieurs images de petites feuilles d’Arabidopsis au cours des dernières années. » Chaque feuille du photomontage révèle un phénomène biologique distinct : l’étendue du système veineux, l’infection par un champignon, la distribution de la chlorophylle dans la feuille, l’effet du stress sur les cellules, etc.
On s’entend : les jeunes feuilles d’Arabidopsis thaliana sont vertes en réalité. Et en microscopie, la plupart des images sont en noir et blanc. D’où viennent donc ces couleurs éclatantes? De la technique des pseudo-couleurs, qui revient à faire correspondre chaque ton de gris à une couleur.
Dans cette composition visuelle, Denise Chabot s’est amusée à recréer un arc-en-ciel de couleurs. « C’est stimulant, car je prends des images pour la recherche scientifique, mais j’ai aussi la chance de présenter ces résultats d’une façon artistique », mentionne Denise Chabot, qui ne cache pas son enthousiasme face à son métier. La seule feuille qui n’a pas été « transformée » par la palette d’artiste de la scientifique est celle du centre, en blanc avec des taches rouges.
Du tricot chimique
Dans les laboratoires de l’Université Laval, à Québec, Maxime Parot photographie régulièrement des entrelacements de fibres de lignine, une molécule qu’on retrouve dans le bois. Il tente de « tricoter » les fibres, et les images lui permettent de vérifier son travail. Il manipule la lignine grâce à l’électrofilage, une méthode qui utilise un champ magnétique pour produire des filaments minuscules, à l’échelle du nanomètre. « Je les transforme en fibre de carbone, explique l’étudiant au doctorat en chimie du bois. Celle qui est actuellement sur le marché est produite à partir de pétrole. Remplacer le pétrole par la lignine permettrait de réduire le coût de la fibre de carbone et de diminuer son impact environnemental », explique-t-il.
La photo que Maxime Parot a soumise au concours et qui lui vaut d’être finaliste a été prise par microscopie optique et porte le titre Lignes et lignine : opération 30 000 volts. L’étudiant raconte avoir obtenu ce résultat après plusieurs longs mois de travail. Et encore là, cette fibre-ci est loin d’être parfaite : les petites boules noires sont en fait des défauts. « Ces fibres imparfaites sont à l’image de la réalité de la recherche : on cherche et on arrive avec des résultats qui ne sont pas toujours ceux que l’on veut », souligne-t-il.

Lignes et lignine : opération 30 000 volts de Maxime Parot.
Le jeune chercheur est heureux d’avoir été sélectionné parmi les finalistes pour montrer un autre aspect du monde de la chimie. « Les gens pensent souvent qu’on travaille avec des béchers, des petits ballons de verre et des liquides bleus qui deviennent jaunes. Ce n’est pas que des liquides et des solutions, c’est aussi des matériaux avec lesquels on peut faire de jolis trucs comme cette image. »
Pour découvrir toutes les œuvres artistiques des chercheurs, consulter le site de La preuve par l’image. Vous pouvez également voter pour le prix du public Découverte.