Fracasser le mur du temps grâce à l’ADN
Illustration: François Berger
Depuis quatre ans, Dominic Gagnon passe beaucoup de temps sur Internet. Le jour, l’homme de 41 ans est professeur d’anglais au primaire dans une école de Québec. Mais dans ses temps libres, plusieurs heures par semaine, il fait ses recherches. Avec quelques collaborateurs chevronnés, il débusque des affaires aux ramifications internationales et révèle des secrets qui viennent ébranler certaines des plus grandes familles québécoises. « On n’est pas des tripeux de sous-sol. Ce qu’on fait, personne d’autre ne le fait », souligne-t-il. Complotistes ? Lanceurs d’alerte ? Non. Généalogistes amateurs.
« Je suis conscient que mes proches me trouvent drôle », admet Dominic Gagnon en parlant de son loisir peu commun. Son intérêt pour la généalogie remonte à l’adolescence. « J’ai commencé de manière traditionnelle, en lisant sur l’histoire des Gagnon. J’ai ensuite passé un test génétique pour vérifier si j’étais vraiment un Gagnon. Mais ça fait longtemps que je ne m’intéresse plus juste à l’histoire de ma famille ! »
Pendant des décennies, la généalogie a été affaire de vieux papiers : actes de naissance, de mariage et de décès, recensements, registres paroissiaux – aujourd’hui numérisés par millions et accessibles d’un clic. Mais la popularité grandissante des tests génétiques bouscule bien des choses dans le petit monde de la généalogie. Grâce à l’ADN, on atteste de la véracité de légendes familiales millénaires.