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Connu pour soulager les malaises gastriques, le Pepto-Bismol n’était pourtant pas facile à digérer pour les chimistes depuis sa commercialisation, il y a plus d’un siècle : la structure moléculaire de son ingrédient actif résistait à leurs analyses.
C’est l’utilisation de techniques avancées de microscopie électronique qui a permis à une équipe suédoise de lever le voile sur le célèbre liquide rose. Les résultats des chercheurs ont été publiés dans Nature Communications en avril 2022.
Jusqu’ici, sa structure faisait l’objet de spéculations et de prédictions dans les livres de chimie. « Le sous-salicylate de bismuth [l’ingrédient actif] n’est pas soluble, explique Alexandre Gagnon, professeur de chimie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), qui n’a pas participé à ces travaux. Les méthodes traditionnelles ne fonctionnaient donc pas pour analyser sa structure. » C’est notamment le cas de la cristallographie aux rayons X, la méthode la plus répandue pour déterminer la structure des molécules, qui requiert des cristaux de bonne qualité en grande quantité, ce qui est impossible avec le sous-salicylate de bismuth.
« Le sous-salicylate de bismuth a tendance à former de très petits cristaux », poursuit Alexandre Gagnon, qui est titulaire de la Chaire de recherche UQAM en épigénétique et chimie médicinale. Les chercheurs de l’Université de Stockholm ont donc utilisé deux techniques de pointe.