Le réservoir Batang Ai, dans la province de Sarawak, île de Bornéo, Malaisie.
Les barrages hydroélectriques produisent de l’électricité verte. Un vert qui vient toutefois de pâlir un peu, à la suite d’une évaluation approfondie des gaz à effet de serre émis par les réservoirs.
« C’est énorme, 9000 réservoirs ! » s’exclame Sara Mercier-Blais, agente de recherche au laboratoire de la Chaire UNESCO en changements environnementaux à l’échelle du globe. Ses collègues et elle ont analysé plus de 9000 réservoirs hydroélectriques à travers le monde afin d’étudier le lien entre les émissions des réservoirs et l’impact sur le climat durant le dernier siècle. L’étude offre aussi une estimation de ces émissions pour les années à venir.
L’article est paru en septembre dernier dans la revue Nature Geoscience . « Grâce à des données qu’on avait récoltées sur le terrain, on a pu construire un modèle pour prédire les émissions des réservoirs, à partir de différents facteurs. Puis, on a appliqué ce modèle aux milliers d’autres réservoirs qu’on n’a pas pu visiter », explique Cynthia Soued, première auteure et étudiante au doctorat à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) au moment de l’étude.
Les lacs émettent naturellement des gaz à effet de serre (GES), comme le méthane et le dioxyde de carbone, parce que de la matière organique, comme des végétaux, s’y décompose.