De gauche à droite : Muthukumaran Packirisamy, Mohsen Habibi et Shervin Foroughi.
Une nouvelle technique d’impression 3D à distance, reposant sur les ultrasons, pourrait un jour permettre d’imprimer des organes directement dans notre corps.
Une salle remplie de machines bruyantes, quelques ordinateurs ici et là, et, au centre, une sorte d’imprimante 3D, coiffée d’un système ultrasonore. « C’est là que la magie opère », dit en souriant Muthukumaran Packirisamy, professeur au Département de génie mécanique, industriel et aérospatial de l’Université Concordia.
La magie ? Imprimer des objets à distance grâce à des ultrasons. « Ces derniers sont souvent utilisés pour des ablations de tissus à l’intérieur du corps. Ici, on a voulu les utiliser pour créer quelque chose », souligne le chercheur. Peau, graisses, tissus, sang : les ultra-sons ont en effet la capacité de pénétrer toutes ces couches de notre corps, ce qui leur confère diverses applications dans le milieu médical. On peut, par exemple, obtenir grâce à eux des images de nos organes lors d’échographies ou détruire une tumeur en utilisant des ondes plus puissantes. Ici, les chercheurs proposent plutôt d’imprimer des tissus directement dans notre corps après une injection locale de polymères, sans la moindre chirurgie.

Cette image, captée à l’aide d’une caméra haute vitesse, montre une impression en cours.
Les ultrasons causent la formation de bulles de cavitation (l’espèce de pic que l’on aperçoit en haut).