L’équipe regroupe un homme blanc, un homme latino-américain, une femme noire et une femme blanche. « On a essayé d’être cohérents et d’avoir une équipe diversifiée ! » dit Vincent Larivière.
Les femmes et les personnes racisées sont sous-représentées parmi les scientifiques. Au-delà de l’injustice sociale, ce manque de diversité nuit à l’innovation.
On déplore depuis un moment déjà le manque de diversité dans la communauté scientifique.
« Quand on parle d’équité en science, on évoque souvent des idéaux de justice sociale. Mais peu d’études quantitatives ont examiné les effets des disparités de genre et de race sur l’avancement des connaissances », dit Vincent Larivière, professeur à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal.
Avec trois collègues, il a examiné sur quoi travaillent les scientifiques en fonction de leur sexe et de leur origine, une approche dite « intersectionnelle ». « Nos données démontrent que les femmes et les personnes racisées étudient des sujets spécifiques que les hommes blancs n’étudient pas », souligne le sociologue des sciences au sujet de l’étude que son équipe a fait paraître dans la revue PNAS en janvier 2022 .
L’analyse montre aussi que les thèmes sur lesquels travaillent les groupes minoritaires sont dévalués. Les revues scientifiques où sont publiés leurs travaux, par exemple, sont peu remarquées. « Le facteur d’impact de ces revues [un indicateur numérique qui estime leur visibilité] est plus bas, on les cite moins dans d’autres travaux. Avec pour conséquence que les organismes subventionnaires financent moins ces recherches », dénonce Vincent Larivière.