Que cherchez-vous ?

Publicité
19 janvier 2023
Temps de lecture : 2 minutes

Reconnaissez-vous le Québécois qui chiale?

Illustration: Shutterstock

Une Française qui écoute un Québécois « chialer » aura-t-elle moins d’empathie pour lui que pour un plaignard à l’accent de France ? La réponse est plus complexe qu’on pourrait le penser.

L’empathie, soit la capacité à s’identifier à autrui et à ressen­tir ses sentiments : voilà un concept dont on parle beaucoup depuis quelques années. C’est pourtant un phénomène peu étudié, affirme Maël Mauchand, étudiant de doctorat en neurosciences à l’Université McGill. Les scientifiques analysent souvent « l’empa­thie dans des situa­tions de crise, où la douleur et la misère sont visibles. Mais l’empathie, cela passe aussi par de petits détails qui permettent d’éta­blir des liens avec des inconnus. On com­prend encore mal son rôle dans les interactions quoti­diennes », dit-il.

C’est pourquoi il s’est penché sur un cas banal à Montréal : les discussions entre des personnes nouvellement émigrées de France et des Québécois. Plusieurs travaux ont déjà montré l’importance de la tonalité de la voix ou des différences culturelles dans les niveaux d’empathie exprimés par un interlocuteur. Le jeune cher­cheur voulait vérifier si les accents, qui imprègnent la voix d’un contexte cultu­rel, influencent aussi l’empathie. « Les Français qui viennent d’arriver à Mon­tréal con­naissent peu l’accent qué­bécois, sont plus ou moins intégrés et ont énor­mément de biais.

Publicité