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Des scientifiques se sont intéressés à l’amour, cette émotion complexe, en tentant de comprendre les facteurs socioculturels qui peuvent l’influencer d’un pays à l’autre.
L’amour est un sentiment universel, qui survient, peu importe la langue, la religion ou le lieu de naissance. Mais y a-t-il des facteurs sociaux, culturels ou environnementaux qui influencent la façon d’exprimer et de ressentir l’amour? Voilà la question posée par un groupe de scientifiques, qui a publié ses résultats dans Scientific Reports.
L’équipe internationale a ainsi sondé 9 474 personnes de 45 pays (le Canada ne faisait pas partie du lot) pour comprendre s’il y avait un lien entre le sentiment amoureux et différents facteurs sociologiques comme le niveau de modernisation, l’égalité des sexes et le degré d’individualisme-collectivisme de la société, soit le fait de prioriser l’individu ou le groupe. L’étude a aussi inclus la température annuelle moyenne, des études précédentes ayant montré que celle-ci influe sur la proximité sociale et l’expression des émotions.
« Pour mesurer le sentiment amoureux, nous avons utilisé pour cette étude la théorie triangulaire de l’amour », explique Piotr Sorokowski, auteur principal de l’étude et chercheur en psychologie à l’Université de Wrocław, en Pologne. Cette théorie de l’amour repose sur trois dimensions : l’intimité, la passion et l’engagement, qui se combinent à des degrés variables selon les relations.
Les scientifiques ont ainsi observé qu’en général, « les participants des pays ayant des niveaux plus élevés de modernisation, d’égalité des sexes et un plus grand collectivisme ressentaient plus d’amour, en particulier un sentiment d’intimité, envers leur partenaire. » Les chercheurs et chercheuses ont aussi remarqué une corrélation positive entre les températures moyennes plus élevées et le sentiment amoureux. Mais comme le mentionne Piotr Sorokowski, « notre étude ne montre pas clairement comment la température affecte le niveau d’amour et ne donne pas de résultats sans équivoque à cet égard. »
Quel pays possède le plus haut niveau d’amour? Il semble que certains clichés soient fondés! « Les données indiquent que les Italiens affichent l’un des plus hauts taux », observe le chercheur de l’Université de Wrocław, sans pouvoir s’avancer davantage sur les raisons plaçant l’Italie dans ce palmarès aux côtés d’autres pays comme les États-Unis, le Portugal et l’Indonésie.
Ces résultats soutiennent l’hypothèse selon laquelle le niveau de modernisation d’un pays peut avoir une influence sur les expériences amoureuses et sur la façon dont les gens ressentent et expriment leur amour.
Alors que les pays plus collectivistes, comme l’Inde, sont associés historiquement à une tradition de mariages arrangés plutôt que de mariages d’amour, selon l’équipe, le niveau d’intimité et d’engagement y apparaît plus élevé. « Les valeurs collectivistes promeuvent une vision plus relationnelle des rapports amoureux. Ainsi, les individus dans les pays plus collectivistes pourraient être plus altruistes envers leurs partenaires », peut-on lire dans l’étude.
Les scientifiques prennent soin de souligner que leurs résultats sont basés sur des données statistiques et que les expériences individuelles en amour peuvent varier considérablement en fonction de nombreux facteurs. Et qu’une étude ne pourrait décider à quel point on peut tomber amoureux ou amoureuse!
Parmi les pays participants à l’étude :
- les personnes sondées provenant des États-Unis, de la Hongrie, de l’Italie et du Portugal sont celles ayant déclaré vivre les relations les plus aimantes;
- alors que celles vivant en Allemagne, en Chine, au Pakistan et en Turquie ont révélé ressentir les relations les moins aimantes.