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20 mars 2023
Temps de lecture : 2 minutes

À Tchernobyl, les chiens sont mutants

Photo: Viktor Hesse @ Unsplash

Plus de 35 ans après la catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl, les animaux sauvages abondent dans la région. Mais ça ne veut pas dire que les radiations sont inoffensives !

Le 26 avril 1986, tu n’étais pas encore au monde. Mais cette date marque la survenue du plus grave accident nucléaire de toute l’histoire. Ce jour-là, l’un des réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, a explosé lors de tests techniques. Cet accident a engendré des radiations 400 fois plus élevées que celles provoquées par la bombe nucléaire larguée sur Hiroshima, au Japon, lors de la Seconde Guerre mondiale.

À la suite de l’explosion, des centaines de milliers de personnes ont été évacuées des environs de la centrale. Et n’ont jamais pu retourner à la maison. La zone d’exclusion de Tchernobyl, soit le territoire contaminé par la radioactivité autour de la centrale nucléaire, couvre une superficie d’environ 2 600 kilomètres carrés, ce qui correspond environ à cinq fois l’île de Montréal. Et, jusqu’à ce jour, cette zone est interdite aux humains.

Étant donné les conséquences possiblement mortelles d’une exposition à de telles radiations, on s’attendait à ce que la zone d’exclusion devienne un désert sans vie. Mais étonnamment, plus de 35 ans après l’explosion, les animaux sauvages abondent. Grâce à des caméras placées par des scientifiques, on sait maintenant que se côtoient des ours, bisons, loups, lynx, chevaux et oiseaux. En fait, il y a davantage d’animaux qu’avant l’accident, et même davantage que dans les régions non contaminées des alentours !

Attention : cela ne veut pas dire que les radiations ont des effets positifs sur les animaux. Mais que les activités humaines, comme l’exploitation forestière, la chasse et l’élevage, ont des conséquences encore pires. Et que la nature est très résiliente, malgré son exposition aux radiations. La zone d’exclusion est d’ailleurs devenue une sorte d’énorme laboratoire naturel, permettant l’étude de l’évolution des animaux sauvages dans des environnements extrêmes.

Une récente étude démontre par exemple que les chiens errants de la région sont génétiquement différents des autres chiens dans le monde, en raison de cette exposition – des mutants, en quelque sorte. Des scientifiques ont réalisé des analyses génétiques, entre 2017 et 2019, sur 300 chiens qui vivent directement autour de la centrale, et entre 15 à 45 kilomètres du site de l’explosion. Et ils ont même été en mesure de distinguer différentes populations de chiens, grâce à leurs gènes, en fonction de leur distance de la centrale.

Ces différences génétiques ont-elles un impact sur leur santé, leur comportement ou leur apparence ? Encore trop tôt pour le dire. Mais les chercheuses et chercheurs soupçonnent que ce sont leurs mutations génétiques qui ont permis à ces chiens de survivre aux radiations. Un genre de superpouvoir !

En somme, la catastrophe de Tchernobyl démontre que l’élimination des pressions humaines, à long terme, permet à la nature de reprendre ses droits. Mais pas à n’importe quel prix… celui d’une exposition à des niveaux très élevés de radioactivité, qui n’est certainement pas inoffensive.

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