Photo: Shutterstock
Les sédiments qui s’accumulent derrière les barrages font perdre une quantité énorme de réserves d’eau, ce qui entraîne de lourdes conséquences pour la sécurité alimentaire et énergétique.
Construire un barrage, c’est essentiellement bloquer un cours d’eau pour créer un réservoir en amont et contrôler le débit en aval. C’est une des principales stratégies de stockage d’eau à travers le monde, que ce soit pour irriguer les terres agricoles, produire de l’hydroélectricité ou approvisionner la population en eau potable. Seulement, les sédiments qui étaient autrefois transportés dans la rivière se retrouvent eux aussi retenus par le barrage. Au fil du temps, ils prennent de plus en plus de place dans le réservoir… et en laissent de moins en moins pour l’eau. Si bien que les réservoirs dans le monde auraient collectivement déjà perdu 16 % de leur capacité de stockage initiale, selon une étude publiée en décembre dernier dans la revue Sustainability .
L’article scientifique brosse un portrait alarmant d’une situation qui ne fait que s’aggraver. L’étude menée sur plus de 47 000 grands barrages à travers le monde prévoit qu’en 2050, les réservoirs pourraient contenir 26 % moins d’eau qu’à leur début. Il s’agit d’une perte de 1650 milliards de mètres cubes d’eau, soit l’équivalent de l’utilisation annuelle en eau de l’Inde, la Chine, l’Indonésie, la France et le Canada combinés !