Illustration: Shutterstock
De par son histoire, la population québécoise possède un patrimoine génétique unique, que des spécialistes du génome souhaitent documenter.
Entre le début du 17 e siècle et le milieu du 18 e siècle, environ 10 000 immigrantes et immigrants français se sont établis dans la vallée du Saint-Laurent. Aujourd’hui, 80 % du « bassin » de gènes québécois provient de ce peuplement : c’est ce qu’on appelle l’effet fondateur .
Ce dernier survient lorsqu’une population croît à partir d’un nombre restreint d’individus (et donc d’un nombre restreint de variants génétiques). Bien que la majorité de la population québécoise soit d’ascendance européenne, elle présente aujourd’hui des spécificités liées à son histoire. C’est pour mieux comprendre cette diversité « pure laine » que Génome Québec, en partenariat avec Génome Canada, a mis sur pied en 2021 le projet GenoRef-Q. Le but est de séquencer, à terme, les génomes de 10 000 Québécois et Québécoises. « Le projet avance bien, avec déjà 2100 génomes séquencés à partir de la banque de données biologiques CARTaGENE », se félicite Guillaume Lettre, de l’Institut de cardiologie de Montréal, qui coordonne le projet avec Simon Gravel, de l’Université McGill.
L’équipe a choisi d’élargir ses investigations au-delà de l’héritage français. « On a aussi inclus des personnes dont les grands-parents sont venus du Maroc ou d’Haïti.