En 2001, le pompier volontaire Patrick Hardison a été gravement blessé en intervenant dans une maison en feu aux États-Unis. Quinze ans plus tard, un nouveau visage lui a été transplanté. Photo : Getty Images
Une cinquantaine de greffes du visage ont eu lieu dans le monde, dont la première au Canada il y a cinq ans, à Montréal. Cette jeune technique médicale fascine autant qu’elle inquiète.
Le docteur Bernard Devauchelle a le sens du spectacle, même en visioconférence. Il interrompt notre conversation et sort du champ de sa caméra. Quelques secondes plus tard, il revient, arborant un sourire triomphant. Entre ses mains, une tête blanche en polystyrène.
Même si on reconnaît clairement une réplique de crâne humain, ce qui frappe l’œil, c’est à quel point le visage est profondément défiguré. Les os manquants sous les yeux laissent imaginer ce qui aurait dû s’y trouver. Le nez est également absent et, en guise de bouche, un trou béant donne l’impression d’aspirer la peau vers l’intérieur.
« C’est une défiguration causée par un traumatisme balistique auto-infligé », explique le D r Devauchelle, le premier chirurgien au monde à avoir effectué une greffe de visage. En d’autres mots : une tentative de suicide par arme à feu. Et ce visage appartient au quatrième patient du D r Devauchelle qui passera bientôt sous le bistouri pour recevoir une nouvelle face. Celle de quelqu’un d’autre.
Il y a 17 ans, le D r