Et si les inégalités sociales se manifestaient jusque sur l’oreiller ? C’est la conclusion vers laquelle pointent les travaux de recherche de Guido Simonelli.
Dis-moi où tu vis, et je te dirai comment tu dors. L’environnement physique et social a en effet une influence majeure sur le sommeil. Cette réalité est pourtant bien peu prise en compte par le personnel de santé, qui a une vision clinique des diverses dimensions (durée, qualité, etc.) de cet indicateur clé de l’état de bien-être général. Résultat : les interventions pour traiter les insomnies, apnées et autres dérèglements du rythme circadien sont basées sur des approches individuelles plutôt que sur des interventions plus structurantes.
C’est à cet angle mort que s’attaque Guido Simonelli, professeur au Département de médecine de l’Université de Montréal, alors qu’on estime que près de 50 % de la population canadienne souffre aujourd’hui d’un trouble du sommeil. « Vivre dans un milieu moins avantagé du point de vue socioéconomique a une incidence énorme sur le sommeil. Il en va de même pour l’environnement à l’intérieur de la maisonnée, qui est influencé par la température, la pollution sonore, mais aussi la présence de violence », explique celui qui a reçu le prix Roger-Broughton pour jeune chercheur en 2021.