La vie privée, peu importe notre revenu, est un droit. Comment conserver réellement notre intimité virtuelle?
« Ce qui se passe sur votre iPhone reste sur votre iPhone », pouvait-on lire en 2019 sur un panneau publicitaire géant déployé à Las Vegas en marge du salon consacré à l’innovation technologique, le Consumer Electronics Show. La pique était dirigée vers Google, dont le modèle d’affaires dépend des revenus publicitaires et donc des données privées. Pour le public, le message était clair : si vous achetez nos produits, vous vous achetez aussi une vie numérique privée. (Notons que ces prétentions sont remises en question par plusieurs études .)
Un problème : les téléphones d’Apple sont notoirement onéreux – un iPhone dernier cri se détaille à plus de 1000 $ . Et ils ne résolvent pas tout : pour réellement conserver notre intimité virtuelle, il faudrait aussi remplacer par une version payante les services gratuits de Google ou de Microsoft, tels que le courriel et le calendrier, et payer encore pour changer toutes les applis qui facilitent notre quotidien – pour autant que des variantes moins gourmandes en informations privées existent réellement. Les spécialistes ne répètent-ils pas à l’envi que, lorsque quelque chose est gratuit, c’est nous qui sommes le produit ?