Illustration: Sébastien Thibault
Alors qu’il est plus facile que jamais de se procurer un joint à la SQDC du coin, ça ne sent pas bon le printemps autour de la recherche sur le cannabis médical.
Tous les espoirs étaient permis en octobre 2018 : à la faveur de la légalisation du cannabis au Canada, la recherche clinique sur l’usage du produit à des fins médicales allait enfin pouvoir prendre son envol. Car même s’il se consomme du pot médical légalement depuis le début du millénaire au pays, la recherche avançait jusque-là à pas de tortue. Rien qui permette de convaincre le corps médical de le prescrire aux patients et patientes pour soulager leur douleur, leur insomnie ou réduire la fréquence de leurs crises d’épilepsie ! L’épais brouillard d’ignorance qui planait sur l’efficacité thérapeutique de Cannabis sativa , dont on consomme les fleurs et les feuilles séchées, la résine et l’huile depuis des millénaires, mais qui a été prohibée dès les années 1930, devait en principe se dissiper et laisser place à une nouvelle ère.
Près de cinq ans plus tard, force est de constater que le miracle se fait toujours attendre. La faute à un système réglementaire pour le moins paradoxal, dénoncent plusieurs scientifiques d’un océan à l’autre. Dans une lettre ouverte parue en 2022 dans The Lancet Regional Health – Americas