Des éléphants de savane au parc national de Tarangire, en Tanzanie. Photo: Shutterstock
L’humain a domestiqué plusieurs espèces animales en sélectionnant systématiquement les individus les moins agressifs pour la reproduction. Le même phénomène pourrait-il se produire sans notre intervention ? Une nouvelle étude se penche sur le cas des éléphants.
Une hypothèse provocante veut que l’action de l’humain ne soit pas nécessaire à la domestication d’une espèce animale : lorsque les conditions environnementales ou sociales le requièrent, celle-ci évoluerait naturellement pour devenir moins agressive et plus docile.
Ce processus d’autodomestication serait d’ailleurs arrivé… aux humains ! Il y a entre 200 000 et 10 000 ans, peut-être en raison du climat, nos ancêtres auraient été forcés de coopérer avec d’autres groupes pour survivre. Les humains au tempérament moins agressif, plus enclins à échanger avec les étrangers, auraient mieux survécu et engendré plus de descendants. Petit à petit, ces contacts auraient permis de développer les langues, les outils et les sociétés complexes qui nous différencient des autres animaux.
« Cette hypothèse est encore loin d’être établie, car elle est très difficile à tester », prévient Limor Raviv, spécialiste de l’évolution du langage à l’Institut Max Planck de psycholinguistique, à Nimègue, aux Pays-Bas. Avec une équipe multidisciplinaire, elle a présenté une étude dans PNAS qui relance le débat.