Un plaidoyer de notre chroniqueur Jean-Patrick Toussaint pour une vision nuancée de l’avenir climatique des pays du Sud.
« L’effondrement climatique a commencé. » Voilà les mots employés par le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, alors que l’on apprenait en septembre dernier que l’été 2023 a vraisemblablement été le plus chaud depuis 120 000 ans. Un autre record fracassé, qui s’ajoute à une liste qui me semble s’allonger de plus en plus vite…
Il serait facile de sombrer dans une sorte de fatalisme climatique, à l’instar de David Wallace-Wells, journaliste américain et auteur d’un long essai publié en 2017 dans le New York Magazine , intitulé « La Terre inhabitable ». Ce genre de discours, annonçant un monde où certains endroits seraient inhabitables d’ici quelques décennies en raison de la montée du niveau de la mer et du changement climatique, avait valu à Wallace-Wells des critiques bien senties de la part de climatologues de renom .
Car les présages de futur apocalyptique, qui se multiplient dans les pays du Nord, ne font pas l’unanimité. Dans un commentaire paru dans la revue Nature Climate Change en juillet dernier, une équipe scientifique internationale s’est justement penchée sur ces discours fatalistes, soutenant qu’ils contribuent à écarter du revers de la main d’importants débats sur la capacité d’adaptation aux changements climatiques au sein des pays du Sud.