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Depuis 10 ans, les personnes qui offrent des services sexuels ne sont plus criminalisées. Est-il temps d’aller plus loin pour les protéger ?
Le commerce de services sexuels devrait-il être légal ? La question est de nouveau dans l’actualité, cette fois-ci en lien avec une requête judiciaire de l’Alliance canadienne pour la réforme des lois sur le travail du sexe, qui veut faire invalider la loi fédérale actuelle.
Depuis 2014, les personnes qui se prostituent ne sont plus considérées comme criminelles, selon la Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation. Ce sont plutôt les individus qui achètent de tels services ou qui agissent comme proxénètes qui se rendent coupables. Cette approche, aussi connue comme le « modèle nordique » en référence aux pays du nord de l’Europe qui l’ont popularisée, vise à terme à éliminer le plus vieux métier du monde en décourageant la demande.
L’Alliance, qui a été déboutée devant la Cour supérieure de l’Ontario l’automne dernier mais interjette appel de la décision, souhaite aller plus loin. Son but est de faire tomber toutes les lois entourant la vente de services sexuels, arguant notamment qu’elles nuisent à la santé de celles et ceux qui pratiquent ce métier, mais aussi à leurs « droits à l’autonomie et à l’autodétermination [et à] la sécurité du travail ».