Photo: Wikimedia Commons
Des animaux sauvages évoluent actuellement plus vite qu’on ne le croyait possible. Les activités humaines en seraient les grandes responsables.
Dans l’auditorium historique du musée Redpath, Sarah Sanderson, doctorante au Département de biologie de l’Université McGill, contourne d’un pas assuré les fossiles exposés. Comme plus de 66 millions d’années d’évolution nous séparent de l’époque à laquelle ces espèces ont vécu, leur forme et leur taille ne ressemblent pas à celles qu’on voit aujourd’hui dans la nature.
La chercheuse me guide jusque dans un bureau caché derrière la salle d’exposition, où des photos d’animaux contemporains tapissent les murs. Leurs silhouettes me sont plus familières. Mais le resteront-elles encore longtemps ?
Sarah Sanderson étudie justement comment et à quelle vitesse ces espèces évoluent présentement. Un champ de recherche encore nouveau. « Il y a 20 ans, quantifier le rythme de l’évolution était commun en paléontologie, mais pas en écologie évolutive, comme on le fait en ce moment », explique-t-elle pour mettre les choses en contexte.
Depuis, la communauté scientifique a pris conscience que certains traits de populations sauvages se transformaient sous nos yeux en quelques décennies, voire quelques années. Une vitesse surprenante !
Perception bousculée
« Il y avait cette supposition, qui date de Charles Darwin, que l’évolution, c’est lent », souligne Fanie Pelletier, professeure titulaire au Département de biologie de l’Université de Sherbrooke.