Que cherchez-vous ?

Publicité
24 avril 2024
Temps de lecture : 4 minutes

Entrevue : Mal avisée, la filière batterie?

Illustration: Paule Thibault

Neuf milliards de dollars. C’est la somme qu’allongeront les gouvernements pour attirer chez nous trois fabricants de batteries pour véhicules électriques. Plaie ou bénédiction pour l’économie régionale ?

À Bécancour, dans le Centre-du-Québec, deux usines de cathodes pour batteries verront le jour d’ici un an ou deux : celles de Ford (EcoPro CAM Canada) et de GM (Ultium CAM). Puis, la giga-usine de batteries au lithium-ion de Northvolt s’installera à McMasterville et Saint-Basile-le-Grand, en Montérégie. Plus gros investissement privé de l’histoire du Québec, ce projet a été critiqué pour sa destruction de milieux humides et ses répercussions sur des espèces menacées. On craint aussi la pression sur le logement et la congestion routière.

Mais la filière batterie fait aussi sourciller l’économiste Frédéric Laurin, professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières et spécialiste des « grappes industrielles », des concentrations régionales d’entreprises du même secteur d’activité, qui travaillent en réseau et innovent fortement. Dans une note de politique publique disponible sur son blogue , ce chercheur à l’Institut de recherche sur les petites et moyennes entreprises (INRPME) critique l’approche retenue par les gouvernements, qui entre, dit-il, en contradiction avec les bonnes pratiques en développement régional.

***

Québec Science Vous craignez des effets négatifs de la filière batterie sur l’écosystème économique québécois, particulièrement dans votre région, Mauricie–Centre-du-Québec. Pourquoi ?

Frédéric Laurin

Publicité