Dans ce long canal transparent, un liquide (ici éclairé en fluo) est forcé de passer par-dessus un obstacle, ce qui le fait accélérer. Résultat : une petite cascade qui correspond à un analogue de trou noir. Photo : avec la permission de Germain Rousseaux
Difficile d’étudier de près les trous noirs, ces astres extrêmes qui défient les lois de l’Univers. Qu’à cela ne tienne, des scientifiques en recréent en laboratoire avec de l’eau, du son ou de la lumière. Incursion dans le monde de la « gravitation analogue ».
Situé en banlieue de Poitiers, en France, l’Institut P’ – à prononcer P prime – est le siège de recherches éclectiques. Les quelque 500 personnes qui y travaillent étudient les matériaux composites, l’hydro et l’aérodynamique, l’effet du trafic fluvial sur l’érosion des berges, l’efficacité énergétique des moteurs et… les trous noirs.
Pour en savoir plus sur ces curiosités cosmiques, il faut se rendre à la « plateforme hydrodynamique », un bâtiment à l’allure d’entrepôt portuaire qui abrite des bassins de toutes tailles. « Et voilà le trou noir ! » s’exclame notre guide, Germain Rousseaux, en désignant un canal aux parois transparentes, long de 7 mètres et large d’une vingtaine de centimètres, dans lequel coule une petite « rivière ». À première vue, difficile de ne pas être déçu. Le trou noir en question est un mini-rapide, créé au centre du canal par un obstacle en plastique qui induit une accélération de l’écoulement. Rien d’effrayant, ni de spectaculaire.