L’amas NGC 1851, dans lequel a été découvert l’astre étrange, vu par Hubble. Image: NASA, ESA, and G. Piotto (Università degli Studi di Padova) ; Processing : Gladys Kober (NASA/Catholic University of America)
Dans le no man’s land entre l’étoile à neutrons et le trou noir, un étrange objet céleste fascine les astronomes.
Dans la constellation de la Colombe, au beau milieu d’un amas globulaire nommé NGC 1851, qui compte des centaines de milliers d’étoiles, un petit astre discret a retenu l’attention des scientifiques.
Il faut dire qu’il est intrigant : a priori trop lourd pour être une étoile à neutrons et trop léger pour être un trou noir, il se situe dans un entre-deux encore mal connu et pourrait apporter de précieuses informations sur la physique de ces astres extrêmes.
Mais reprenons depuis le début : lorsqu’une étoile « meurt », elle devient généralement une naine blanche, une sorte de noyau très dense. Si elle est très massive, cependant, elle s’effondre carrément sur elle-même et se transforme en étoile à neutrons, un objet incroyablement compact constitué, comme son nom l’indique, de neutrons – les électrons et les protons des atomes ayant eux aussi fusionné.
Pour des étoiles encore plus gigantesques, c’est un trou noir qui apparaît après l’effondrement. Là, la physique est encore plus étrange ; cet astre infiniment dense n’est plus défini par sa matière (on ignore sa composition), mais par son champ gravitationnel intense, dont rien ne s’échappe.