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28 juin 2024
Temps de lecture : 2 minutes

La science d’ici en lumière

La valse des floes, Jérôme Lemelin, Institut des sciences de la mer de Rimouski.

La beauté est indéniablement présente dans le monde de la recherche scientifique, comme en témoignent les images finalistes du concours La preuve par l’image. Deux scientifiques nous racontent comment ils ont créé des images à couper le souffle.

Les scientifiques sont aux premières loges pour observer des phénomènes extraordinaires se dérouler sous leurs yeux. Le concours La preuve par l’image, organisé par l’Acfas, permet au grand public de découvrir 20 images magnifiques captées par des scientifiques et de voter pour sa préférée. La 15e édition du concours met en avant une diversité de domaines scientifiques : la nanotechnologie, les sciences sociales, le génie mécanique, la climatologie, l’immunologie et bien d’autres encore.

Tourbillons de glace

Jérôme Lemelin, doctorant en océanographie physique à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER), a proposé l’image intitulée La valse des floes (floe signifiant « glace à la dérive »). Elle montre des morceaux de glace qui tourbillonnent en formant deux grands cercles dans le fjord du Saguenay. Le jeune scientifique explique qu’en mars, la garde côtière détruit le couvert de glace formé pendant l’hiver pour éviter les embâcles et aider les traversiers à naviguer en sécurité.

« En prenant plusieurs photos de ces morceaux de glace à des intervalles de 2 à 3 secondes, nous pouvons suivre leur déplacement et calculer leur vitesse. En supposant qu’ils suivent parfaitement les courants de surface, nous obtenons ainsi la vitesse de ces courants », précise le doctorant.

L’assemblage de cette image a nécessité le coup de main d’un logiciel informatique. Il a fallu superposer plus de 250 images prises par un drone qui volait au-dessus du fjord du Saguenay. Des ajustements ont été nécessaires pour garantir une parfaite superposition.

Pourquoi s’intéresser aux tourbillons en particulier qui se forment dans le fjord du Saguenay ? « Il s’agit d’un laboratoire naturel parfait pour étudier les tourbillons et les vagues sous-marines. Le fjord possède des montagnes sous-marines qui sont propices à la formation de ces phénomènes », indique le chercheur de l’ISMER, qui s’intéresse à l’interaction entre les vagues sous-marines et les tourbillons produits à la surface de l’eau. Il ajoute que le phénomène des tourbillons a beaucoup été étudié dans l’océan, mais n’avait encore jamais été aussi bien documenté dans le fjord du Saguenay. Jérôme Lemelin mentionne que les tourbillons dans l’océan contribuent au brassage des masses d’eau et des nutriments et favorisent les échanges entre l’atmosphère et l’eau.

« Mieux connaître ces tourbillons permettrait de comprendre davantage les processus de mélange et de renouvellement des eaux du fjord du Saguenay, qui a une importance écologique », confirme Jérôme Lemelin. Le secteur reçoit notamment des baleines qui viennent s’y nourrir.

Dépeindre l’immunité, Celia Del Carmen Crespo Oliva, Université de Sherbrooke.

Peinture immunitaire

En admirant l’image Dépeindre l’immunité de Celia Del Carmen Crespo Oliva, de l’Université de Sherbrooke, on pourrait croire qu’il s’agit d’une peinture contemporaine ou d’une plongée dans un monde imaginaire coloré. En réalité, c’est une vue microscopique de cellules immunitaires humaines qui sont colorées par une technique d’immunofluorescence (immunofluorescence cyclique). Chaque type de cellule immunitaire émet ainsi un signal, créant ce tableau multicolore. Par exemple, les cellules endothéliales sont représentées en rouge.

L’identification des cellules immunitaires est essentielle pour les travaux de recherche sur le cancer menés par la chercheuse. « Il s’agit d’un tissu infecté des amygdales. On voit les différents anticorps qui émettent des signaux de fluorescence », explique-t-elle.

L’étudiante à la maîtrise en immunologie est particulièrement heureuse que son image ait été sélectionnée, d’autant plus qu’elle l’a réalisée lors d’une journée frustrante au laboratoire où elle n’obtenait pas les résultats escomptés.

« J’ai trouvé cette image vraiment belle. Je me suis dit pourquoi ne pas la montrer au reste du monde? C’est une bonne façon de faire de la vulgarisation, parce que ça attire l’attention de jeunes et du grand public », estime-t-elle.

Mise à jour de l’article le 2 juillet: On mentionnait dans une précédente version que le déglaçage avait lieu en mai. Il fallait plutôt lire en mars.

Découvrez les 18 autres images finalistes et votez pour votre image préférée jusqu’au 22 septembre 2024 ici : https://ici.radio-canada.ca/concours/la-preuve-par-l-image/2024/

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