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Grâce au magnétisme et à la gravité, des chercheurs montréalais téléguident un « sous-marin » microscopique pour transporter les médicaments aux tumeurs.
Pour réduire les effets secondaires de la chimiothérapie anticancéreuse, des scientifiques de l’Université de Montréal ont conçu un microvéhicule magnétique capable de transporter les médicaments directement aux tumeurs. Afin de téléguider ce « sous-marin » dans les vaisseaux sanguins, ils comptent sur deux ressources inusitées : l’appareil d’imagerie par résonance magnétique (IRM), qui sert aussi à visualiser les tumeurs, et la position du patient !
La cible de l’équipe, dirigée par Gilles Soulez, radiologiste et chercheur au Centre hospitalier de l’Université de Montréal, c’est le carcinome hépatocellulaire, un cancer du foie responsable de 700 000 morts par an dans le monde. Le traitement habituel consiste à insérer le médicament dans une capsule en polymère de 0,2 mm de diamètre. Celle-ci est ensuite injectée dans l’artère qui nourrit la tumeur. Une fois coincée près de sa cible, la capsule joue un double rôle : elle bloque l’arrivée du sang en amont afin d’affamer la tumeur ; et, en aval, elle relargue le médicament, à travers sa paroi perméable, vers la tumeur.
Mais amener ces capsules à proximité des tumeurs dans le foie n’est pas une mince affaire. Habituellement, on insère un long tube flexible, appelé cathéter, dans l’artère fémorale à partir de l’aine.