Des diatomées au microscope. Image: Gordon T. Taylor, Université Stony Brook – corp2365, NOAA Corps Collection
Percevant l’incroyable potentiel biotechnologique des diatomées, une équipe de recherche s’est donné comme défi de les transformer en bio-usines pour produire diverses molécules d’intérêt pharmaceutique. Un défi récemment relevé qui ouvre la voie à un monde de possibilités.
Elles ont beau être minuscules, les diatomées assurent au moins 20% de la fixation de dioxyde de carbone par photosynthèse sur notre planète – autant que les forêts tropicales. Ces algues unicellulaires, dotées d’une coque de silice, pourraient bien avoir d’autres talents… dont celui de produire des médicaments.
Ce potentiel inexploité intéresse Isabel Desgagné-Penix, professeure de biochimie à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Son but : transformer les diatomées en mini-usines biologiques – une avenue durable et économique pour la production de molécules d’intérêt. L’idée est prometteuse. À preuve, son équipe a réussi à faire produire des cannabinoïdes à ces microalgues – plus précisément de l’acide cannabigérolique. Une première mondiale!
Bio-usines
Utilisés depuis des millénaires dans les médecines traditionnelles, les cannabinoïdes suscitent de plus en plus d’intérêt dans la médecine occidentale, notamment comme traitements potentiels pour les douleurs chroniques et certaines maladies neurodégénératives, comme le Parkinson .
Habituellement, on les obtient en les extrayant de plants de cannabis cultivés en serre. Cette méthode donne toutefois des rendements très faibles. Autre option : faire travailler des micro-organismes, généralement des bactéries ou des levures, pour synthétiser ces composés.