Yingming Lai, Heide Ibrahim, Jinyang Liang et Miguel Marquez devant leur dispositif optique. Photo: INRS
Une équipe internationale a mis au point la caméra la plus rapide du monde, un outil formidable pour mieux comprendre l’interaction entre la lumière et la matière.

Photo: INRS
S ur la table, le dispositif s’apparente à un parcours d’obstacles destiné non pas à des ninjas, mais à la lumière. Il s’agit d’un nouveau système de caméra ultrarapide, qui peut capter avec une précision étonnante jusqu’à 156,3 milliers de milliards d’images par seconde : la femtophotographie en temps réel à ouverture codée et balayée, ou SCARF, selon l’acronyme anglais. Par comparaison, un téléphone en mode ralenti capte tout au plus une centaine d’images par seconde !
Un exploit technique qui ouvre la porte à l’étude de phénomènes se déroulant à l’échelle moléculaire jusqu’alors insaisissables, parce qu’ils se déroulent trop vite ou qu’ils ne se produisent pas à répétition. « On peut penser à certaines réactions chimiques entre des protéines », illustre Jinyang Liang, professeur au Centre Énergie Matériaux et Télécommunications de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Il est le meneur de l’équipe de recherche à l’origine de cette découverte, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications en février 2024.
Classiquement, réaliser un film consiste à capturer des séries d’images, puis à les mettre bout à bout pour reconstituer un mouvement.