Prise en janvier 2023 par Julien Looten, cette photo montre un airglow d’une intensité inhabituelle en Dorgogne, en France. Les ondulations claires étaient visibles à l’œil nu, mais pas les couleurs, qui se sont révélées grâce à la sensibilité du capteur. Photo: Julien Looten
La nuit, le ciel n’est jamais noir. L’atmosphère émet partout et en permanence une lumière diffuse, mais peu connue, qui donne du fil à retordre aux astronomes.
En matière de beauté céleste, les aurores boréales tiennent le haut du pavé. Pourtant, elles ne sont pas les seules à illuminer nos cieux. Il existe une lueur, moins célèbre, qui a la particularité d’être présente en permanence : l’ airglow , ou la lueur de l’air. Il s’agit d’une sorte de halo naturel qui émane de l’atmosphère elle-même. « Compte tenu de l’intérêt que les gens portent aux aurores, il est dommage qu’ils ignorent l’existence de l’ airglow ! » s’exclame Christian Kragh Jespersen, étudiant au doctorat au Département des sciences astrophysiques de l’Université de Princeton, au New Jersey.
Il y a quelques mois, le jeune chercheur a fait une présentation sur le sujet lors d’un congrès au Japon consacré à l’ingénierie des instruments d’astronomie. Car l’ airglow est devenu le principal défi optique auquel doivent faire face les plus récents télescopes terrestres, conçus pour observer des cibles très lointaines, explique-t-il. « Ce qu’on cherche à observer avec la nouvelle génération de télescopes est environ 100 fois moins lumineux que la plus faible lueur d’ airglow . C’est un peu comme chercher la lumière d’une luciole derrière un lampadaire géant !