Vue d’artiste des données collectées par l’instrument DESI, lors de sa première année de fonctionnement. Il va cataloguer à terme plus de 35 millions de galaxies. Photo : DESI Collaboration/KPNO/NOIRLab/NSF/AURA/P. Horálek/R. Proctor
En soutenant que les trous noirs sont plus que de simples puits gravitationnels, des scientifiques donnent un coup de pied dans la fourmilière de nos modèles cosmiques.
N on seulement l’Univers prend de l’expansion, mais celle-ci est de plus en plus rapide. Et si les trous noirs étaient responsables de cette accélération ? C’est l’hypothèse intrigante défendue par une équipe de scientifiques des États-Unis dans une étude parue à l’automne 2024 dans le Journal of Cosmology and Astroparticle Physics . Pourquoi intrigante ? Parce que, depuis qu’on a constaté cette accélération en 1998, on s’arrache les cheveux pour comprendre la nature de la mystérieuse force – baptisée énergie noire – responsable du phénomène.
À partir de données captées par 5000 yeux robotisés juchés sur le télescope Dark Energy Spectroscopic Instrument (DESI), dans le désert de l’Arizona, l’équipe soutient que la matière gobée par les trous noirs se transforme en énergie sombre, « comme un petit Big Bang joué à l’envers », lit-on dans un communiqué de presse.
L’énergie noire, il faut le dire, donne bien des maux de tête aux cosmologistes. Elle a beau représenter 70 % du contenu de l’Univers, contre 25 % de matière noire et un maigre 5 % de matière ordinaire, qui constitue par exemple les étoiles et les planètes, on ignore tout de son origine et de sa nature.