Illustration: Pauline Stive
Nos habitudes alimentaires ou nos goûts musicaux révèlent-ils nos allégeances politiques ? C’est le postulat de recherche de la politicologue Catherine Ouellet.
Dire que l’année 2025 a commencé avec fracas est un euphémisme. Entre la démission de Justin Trudeau, la course à la chefferie du Parti libéral, la guerre commerciale imposée par les États-Unis et les tensions géopolitiques exacerbées, la scène politique nord-américaine est profondément déstabilisée.
Que nous réservent les élections fédérales et les municipales québécoises ? Comment cerner et prédire le comportement de l’électorat dans un contexte aussi houleux, où presque tous les sujets deviennent polarisants ?
Catherine Ouellet, professeure en science politique à l’Université de Montréal, est spécialisée en politique québécoise et canadienne. Elle s’intéresse à l’opinion publique et au lien entre le « style de vie » et les choix politiques. Le « grano » gauchiste et le propriétaire de pick-up de droite ne sont peut-être pas des clichés si infondés, finalement…
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Québec Science Depuis la pandémie, on remarque un accroissement de la polarisation entre les camps politiques. C’est évident aux États-Unis, mais est-ce le cas chez nous aussi ?
Catherine Ouellet C’est quelque chose que l’on note partout. D’abord, on observe une polarisation idéologique de la population, ce qui signifie que les opinions sur différents dossiers sont de plus en plus éloignées et incompatibles.