Cette sculpture peinte avec du Vantablack absorbe 99,96 % de la lumière. Photo: (Vantablack) © Surrey NanoSystems 2025
Comment obtenir une couleur noire vraiment… noire ? En s’inspirant de certains animaux, qui parviennent à piéger presque intégralement la lumière.
Connu pour ses tableaux vibrants et colorés, le peintre Henri Matisse considérait aussi le noir comme « une couleur en soi, qui résume et consume toutes les autres ». Il ne croyait pas si bien dire. Sur le plan de l’optique, les objets noirs « avalent » en effet toutes les longueurs d’onde et ne reflètent quasiment aucune lumière.
Les noirs utilisés en peinture, toutefois, sont loin d’être absolus. Car pour atteindre l’ultra-noir, associé à l’absence quasi totale de réflexion lumineuse, les pigments sombres ne suffisent pas. Il faut que la structure même de la matière piège la lumière. Or, dans la nature, certains rares organismes ont trouvé comment y parvenir ! Ailes de papillons, écailles de serpent, plumes d’oiseaux, araignées : plusieurs exemples d’ultra-noir inspirent les scientifiques qui souhaitent copier ce tour de passe-passe optique.
« Il n’y a pas d’ultra-noir possible sans nano ou microstructures, ou les deux », indique par courriel Stanislav Gorb, chercheur à l’Institut zoologique de l’Université de Kiel, en Allemagne. Avec des collègues, il vient de publier une étude sur la carapace d’un insecte brésilien, une « fourmi de velours » de l’espèce Traumatomutilla bifurca .