Faut-il fuir ou rester pour résister? La question se pose autant dans nos vies réelles que sur les réseaux sociaux.
En novembre 2016, au moment où les recherches faites sur Google pour « déménager au Canada » explosaient aux États-Unis, j’ai croisé une connaissance vivant au sud de la frontière avec la double nationalité. Je lui ai demandé si elle comptait utiliser son passeport canadien pour fuir le tumulte qui s’annonçait. « Pas du tout », a-t-elle répondu, m’expliquant qu’il était essentiel que des gens comme elle restent sur place et soutiennent leur communauté.
Sa réponse me revient chaque fois qu’il est question de quitter un endroit – physique ou virtuel. Que dirait-elle aux gens qui ferment leur compte sur X ou Facebook ? Depuis l’achat de Twitter (maintenant X) par Elon Musk en 2022 et avec la récente volte-face de Mark Zuckerberg sur la fin de la vérification des faits sur Facebook, la question revient régulièrement à l’avant-plan. À l’instar de cette amie, j’ai souvent l’impression que ces départs risquent de faire plus de mal que de bien.
C’est aussi ce que croit la spécialiste québécoise des réseaux sociaux Nellie Brière, qui, en janvier, a déclaré que « laisser ces espaces entièrement à la droite, c’est [lui] donner les clés d’une influence démesurée sur notre démocratie » dans une publication… sur Facebook .