Le géographe Frédéric Lasserre. Illustration: Paule Thibault
Alors que la banquise fond peu à peu, l’Arctique suscite un intérêt croissant, pour des raisons militaires et commerciales, entre autres. Mais à qui appartient ce territoire ? La science peut-elle trancher ?
« Nous finirons par avoir le Groenland. À 100 %. » Lancée par Donald Trump à la fin mars , cette déclaration péremptoire témoigne de l’intérêt renouvelé des États-Unis pour l’Arctique. Que ce soit pour ses ressources, son potentiel commercial ou sa position stratégique, ce territoire aux limites encore floues prend de plus en plus de place dans les discussions géopolitiques, alors que des espaces maritimes se libèrent progressivement des glaces.
À qui appartient l’Arctique ? Qui peut revendiquer des parts du gâteau ? Et doit-on s’attendre à ce que les cartes soient rebrassées, sous l’impulsion expansionniste des États-Unis ?
Frédéric Lasserre, professeur de géographie à l’Université Laval et directeur du Conseil québécois d’études géopolitiques, travaille entre autres sur l’Arctique canadien et les « jeux » de frontières qui s’y déroulent.
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Québec Science : Quand on parle de l’Arctique, à quel territoire fait-on référence exactement ?
Frédéric Lasserre : Il n’y a pas une unique définition ; tout dépend de ce qu’on étudie. On parle généralement de la zone qui s’étend du 66 e